février 2007

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mercredi 28 février 2007

Chez Mac4ever on sait pas lire l'anglais

Lu chez mac4ever :

FireFox est en train de devenir une véritable usine à gaz. Dans sa version 3, il embarquera un logiciel d'e-mail (permettant d'écrire ses messages hors-ligne), un module de voix sur IP et même « SQL-Lite », une base de données ! Le navigateur de Mozilla promet donc d'être dorénavant une plate-forme Web à part entière.

qui est leur interprétation de cet article de MacWorld: Firefox 3.0 will open door to Web apps, Mozilla says

Donc évidemment, on ne va pas re-transformer Firefox en suite mozilla, évidemment on n'intégrera pas de logiciel d'e-mail dedans et évidemment on n'intègrera pas de module de voix sur IP. Le seul truc de correct c'est qu'effectivement on utilisera du sqllite en arrière-plan pour notamment la gestion de notre prochain système de marque-pages (màj : déjà techniquement présent dans Firefox 2 même si on utilise encore l'ancien système de marque-pages : Storage) .

Par contre, ce qui sera possible avec Firefox 3, c'est que des applications web comme gmail (à modifier bien sûr) continuent à fonctionner même lorsque la connexion est coupée, avec un portable dans le train par exemple. Vous pourrez continuer à taper vos messages et ce que vous enverrez sera mis en attente d'envoi.

mardi 27 février 2007

Back from FOSDEM

Mozilla Europe was at Fosdem last week-end and we had our usual booth and conference room. We were happy to be one of the sponsors for the event this year since it was a way to help the whole European FLOSS ecosystem. Fosdem has been the main meeting point for Mozilla contributors for many years and I hope it will continue to be part of our main European events schedule for many years to come (although I also think we should have two major Mozilla meetings per year in Europe, not only one).

A special thank to Monique for helping us with the booth, giving away T-shirts, Posters, badges, giving information to the people stopping by and making sure they were directed to the right Mozilla guys in the conference room if necessary. A big thank as well to Frédéric, our French Seamonkey localizer who drove all the way from Paris and in whose car we stuffed as much stuff as we could for the booth ;)

Mike Schroepfer, VP of Engineering came from the US to give a couple of conferences, one of them about the technical changes in javascript was recorded, you can see it there : Schrep in Fosdem (ogg format 202MB)

Pike blogged about the event and there are lots of pictures in flickr.

vendredi 23 février 2007

FOSDEM

Un petit mot pour vous dire que je suis sur le départ pour Fosdem, on charge bientôt tout pour le stand mozilla dans la voiture de Fred et on part d'ici deux heures.

J'ai reçu plein de propositions pour aider à la traduction, soit par courriel, soit par commentaires sur le billet soir de personnes se présentant dans notre canal IRC.

Je ferai un petit point sur tout ça en début de semaine prochaine pour voir qui a envie de faire quoi. Pour info, actuellement on est à jour au niveau logiciel mais il y a clairement des besoins à moyen/long terme dans ce domaine, long terme c'est Firefox 3, Thunderbird 3 et tous les projets liés à Mozilla qui se préparent comme par exemple le futur successeur de Composer que Daniel Glazman prépare.

Donc les besoins actuels sont surtout des besoins web, en particulier traduire les docs pour développeurs (c'est un wiki), traduire des petites sections pour Mozilla Europe, surtout les communiqués de presse et là c'est surtout une question de rapidité, ils sont courts mais faits à la dernière minute donc souvent on les traduit pas du tout.

Enfin bref, petit point sur tout ça la semaine prochaine avec probablement l'organisation d'une réunion sur IRC :)

A+

samedi 17 février 2007

Le projet Mozilla a besoin de traducteurs

Soyons clairs et concis : On a besoin de traducteurs, dans tous les domaines, de tous les niveaux.

Notre base utilisateur est de plus en plus importante, nous avons des dizaines de millions d'utilisateurs, on va doucement vers la centaine de millions ce qui est super et j'espère bien que ce n'est qu'un début, qu'on comptera à terme nos utilisateurs en centaines de millions et plus en dizaines ;)

Notre croissance est énorme et plus on atteint un large public, plus nous devons offrir en plus des logiciels en français du contenu traduit pour ces utilisateurs : documentation pour développeurs, pages de support pour l'utilisateur final, pages produits, fichiers d'aide, communiqués de presse...

Le problème est que la croissance de notre communauté activement impliquée dans le projet n'est pas aussi rapide que celle de nos utilisateurs. Autant il est facile de devenir un nouvel utilisateur Firefox en cinq minutes téléchargement inclus, autant devenir un traducteur pour le projet mozilla demande du temps, l'apprentissage des processus de traduction, la maîtrise de certains outils comme CVS pour la traduction des logiciels...

Un autre problème est que malheureusement nos traducteurs actuels n'ont plus le temps de former des nouveaux traducteurs, surtout que ceux-ci ont tendance à disparaître au bout de quelques semaines lorsqu'ils se rendent compte de ce que ça représente comme boulot :( Beaucoup de volontaires d'un jour sont attirés par le prestige du projet Mozilla mais abandonnent lorsqu'ils se rendent compte que la traduction, c'est pas facile et qu'on ne s'improvise pas localiseur, il faut aimer ça.

On cherche donc des volontaires motivés, à moyen et long terme, de préférence avec déjà une expérience de la traduction dans le libre ou alors ayant fait des études de langues (type LEA). Parmi les compétences qui sont absolument obligatoires : connaître le html parce que notre domaine c'est le web et qu'on a plein de contenu à traduire dans le code source :), avoir un bon niveau de français et d'anglais, comprendre surtout l'anglais informatique, ne pas être rebuté par l'apprentissage d'outils comme CVS ou SVN, les éditeurs de texte et de manière générale, les outils liés au web (usenet, FTP, IRC...).

Dans un premier temps, je cherche des volontaires pour participer à la traduction de contenu web comme Mozilla Europe et Mozilla.com, le but étant d'alléger la charge de travail de nos traducteurs (surtout pour Cédric en fait ;) ) pour qu'ils puissent se focaliser de nouveau sur les logiciels. L'avantage du contenu web, c'est que vous aurez un interlocuteur/formateur (moi ;) ) et que c'est ce qui demande le moins de compétences informatiques donc c'est ouvert à plus de gens.

Le type de personne que je recherche est un traducteur occasionnel, mais très réactif.

Par ailleurs, le site des extensions va être localisable entièrement et on aura besoin d'une énorme équipe pour s'en occuper. Je pense que la traduction initiale des descriptions des modules complémentaires nécessitera au bas mot une vingtaine de personnes pendant plusieurs mois, après une dizaine devrait suffir pour maintenir les traductions existantes.

D'autre part, on a des gros besoins de traduction pour le portail pour développeurs, et là c'est aux informaticiens que je m'adresse: ce sont des documents techniques et on a besoin de gens avec un bagage technique pour la traduction, à la limite la qualité de langue est moins importante car on peut faire une correction du style par nos littéraires derrière.

Voilà, si vous voulez devenir contributeur localisation au projet Mozilla francophone, laissez un message dans les commentaires ou bien passez sur le canal IRC des traducteurs : irc://irc.mozilla.org/frenchmoz

Si vous allez au salon FOSDEM à Bruxelles la semaine prochaine, vous pouvez aussi discuter avec nous dans la salle Mozilla.

Mise à jour : réunion ce soir mercredi 28 février à 20h sur le canal IRC de Frenchmozilla (irc://irc.mozilla.org/frenchmoz)pour que tout le monde fasse connaissance.

samedi 10 février 2007

Canaux de distributions et logiciels libres : le cas Firefox

(attention, billet long pour les lecteurs motivés ;) )

Petite insomnie, donc plutôt que de perdre mon temps à attendre le sommeil en me retournant dans le lit, faisons travailler nos neurones et faire vivre ce blog qui est un peu ralenti ces derniers mois ;) Quelques réflexions personnelles donc sur le marché des navigateurs et l'accès aux canaux de distribution pour un projet de logiciel libre.

La récente sortie de Vista en grandes pompes rappelle que la grande force de Microsoft, de par leur situation de monopole sur les systèmes d'exploitation, est la distribution de logiciels. Une étude de Xiti sur janvier nous rappelle cruellement que Windows, toutes versions confondues, représente 95,64% des internautes.

Internet Explorer est fourni avec Windows et est donc disponible sur la quasi totalité du parc installé ou en vente. Dans une situation de monopole de fait, la communauté Mozilla a pourtant réussi à gagner des parts de marché plus que significatives et à bouleverser les plans du géant de Redmond pour internet (reprise du développement d'IE avec des fonctionnalités copiées sur Firefox, sortie d'IE7 pour XPSP2 alors qu'il devait être réservé à Vista). Avec une moyenne de 15% de navigateurs gecko dans le monde et des chiffres nettement plus élevés en Europe, le pari est pourtant loin d'être gagné si l'on veut rétablir un équilibre sur le marché. Rappelons que la fondation Mozilla a été créée pour rétablir le choix et l'innovation sur internet, Firefox est donc un outil (comme l'a été Mozilla Suite à une époque) pour rétablir une situation de concurrence sur le marché des navigateurs. Il n'est pas question de remplacer IE par Firefox, c'est d'une part mécaniquement impossible avec 95% des internautes sous Windows, et d'autre part devenir calife à la place du calife ne ferait pas beaucoup avancer le schmilblick. Par contre, faire baisser substantiellement la part de marché d'Internet Explorer permettrait de pérenniser un web ouvert à tous, quel que soit son système d'exploitation et navigateur. Dans l'idéal, IE serait en dessous de 50% et les autres navigateurs se partageraient les autres 50% avec Firefox en fer de lance.

En d'autres termes, on est tous là pour sauver le web et ça passe par l'obtention de parts de marchés et donc par l'accès aux canaux de distribution pour le logiciel libre. Firefox est la problématique du projet Mozilla, mais c'est largement transposable aux autres projets évoluant sur des marchés fermés liés aux application du bureau ou au bureau lui-même (Thunderbird, OpenOffice et Ubuntu viennent à l'esprit).

Avant de chercher des canaux de distribution, il faut d'abord définir à qui on veut s'adresser car selon les personnes auxquelles on s'adresse, le canal sera différent. Vous me direz "facile, on s'adresse à tous les internautes" et dans un sens vous auriez raison, mais la réalité est plus complexe. Tous les internautes ne sont pas notre cible immédiate car il existe des facteurs limitatifs qui limitent la population atteignable. Il faut donc déterminer dans le marché de l'internet à quelles parties de la population nous sommes capables de nous diriger, c'est ce qu'on appelle la segmentation du marché. Une fois ces segments identifiés, il faut choisir lesquels on va traiter, c'est ce qu'on appelle le ciblage.

Notez que la définition des segments et des cibles ne signifie pas que des segments de marché sont abandonnés, le marché évolue, le logiciel aussi et des facteurs limitatifs actuels peuvent disparaître dans l'avenir ou dépendre de nos parts de marché.

Quelques exemples de facteurs limitatifs :

  • Nous n'avons pas de Firefox dans la langue de l'internaute (hindi ou thaï par exemple)
  • Pour installer un nouveau navigateur il faut avoir le contrôle physique et technique de sa machine
  • Si les sites que visite l'internaute ne fonctionnent pas dans Firefox, nous ne répondons pas à ses besoins. Problème du respect des standards ouverts du web ou bien du manque de certains certificats racines régionaux dans Firefox par exemple.

Dans l'état actuel des choses, des personnes peuvent vouloir installer Firefox mais ne pas le pouvoir car par exemple leur prestataire technique refuse de supporter un navigateur marginal sur la plateforme qu'ils maintiennent. Une mairie nous a par exemple expliqué à Solutions Linux que leur prestataire externe qui leur a vendu une solution Microsoft refuse d'installer Firefox sur leurs terminaux et qu'ils doivent donc ruser avec des versions de Firefox portable sur clef USB...

Le marché auquel nous nous adressons est donc celui des internautes voulant et pouvant installer un navigateur alternatif. Dans ce marché, on peut déterminer de nombreux segments auxquels s'adresser, segments eux mêmes composés de sous-segments, les sous-segments les plus spécifiques étant des niches. Bien entendu, ces segments peuvent se chevaucher. Quelques exemples de segmentations possibles :

  • segmentation professionnels vs. particuliers
  • segmentation par tranche d'âge et par sexe (segmentation démographique)
  • segmentation par catégorie professionnelle
  • segmentation par système d'exploitation
  • segmentation linguistique ou géographique
  • ...

Une fois cette réflexion sur l'état du marché effectuée, on décide de cibler certains segments selon ses capacités à les traiter. De nombreuses techniques existent pour prendre ces décisions. Cela passe par une estimation de ses forces et faiblesse ainsi que celles de ses concurrents (analyse SWOT), une analyse dans le temps du positionnement sur le marché de son logiciel par rapport à celui de la concurrence (comparer les courbes de vie des deux logiciels), l'utilisation de la loi de Pareto pour estimer le ratio effort nécessaire / résultat quantifié... Enfin bref, on cherche à définir les cibles les plus cohérentes possibles.

Les cibles étant définies, on peut étudier quels canaux de distribution existants ou à créer permettent de mettre Firefox à la disposition de ces personnes.

Les canaux de distribution de Firefox sont actuellement essentiellement ceux-ci :

  • nos sites de téléchargement
  • le bouche à oreille, de très loin le canal plus important et le plus ancien pour le libre. Typiquement, je vais installer Firefox chez mes proches.
  • l'intégration directe dans les distributions Linux.
  • les CD des journaux informatiques
  • les kits de connexion des FAI (Free par exemple)
  • les partenariats formels de distribution (inclusion dans le Google pack, livré avec Real...)
  • les opérations de co-valorisation (co-branding). Soit sur des opérations événementielles comme le Joga Companion pendant la coupe du monde de footbal, ou bien récemment sur une opération produit comme l'extension de gestion des photos Kodak Companion

La co-valorisation est une pratique récente et utilise avec intelligence le mécanisme des extensions de Firefox mais c'est quelque chose qu'on fait avec succès communautairement depuis des années lorsqu'on fait passer un développeur web à Firefox grâce en fait à la web developer toolbar ou plus récemment à Firebug. Dans la co-valorisation grand public, la notoriété de la marque associée est juste un facteur plus important que lorsqu'on s'adresse à une niche technique comme les développeurs. On peut ajouter que les distributions Linux sont aussi souvent basés sur la co-valorisation car ce qui fait la valeur d'une distro c'est le mélange réussi ou non de composants provenant de nombreux projets (l'upstream). La qualité et l'intelligence du mélange permettant de s'adresser à des utilisateurs différents. Au passage, je préfère utiliser le terme co-valorisation au terme américain co-branding car la valeur de la marque (brand en anglais) n'est qu'un élément de la valeur globale.

Pour Joga, Mozilla a essayé d'atteindre les fans de foot, pour Kodak, Firefox essaye d'atteindre le grand public ayant un appareil numérique et voulant développer/stocker des photos via internet. Dans les deux cas, Firefox bénéficie de nouveaux canaux de distribution web (le site web de Joga, les liens vers le site mozilla dans la presse...) et peut être éventuellement physique avec Kodak s'ils décident d'inclure Firefox avec l'extension Kodak sur des CD d'installation des appareils photo Kodak par exemple.

Actuellement, je pense qu'en dehors du libre professionnel (RedHat, Mysql...) où ces méthodes de travail sont connues et courantes, le projet Mozilla est probablement le projet tirant le mieux partie de ses canaux de distribution existant et capable d'en créer de nouveaux directement ou indirectement. Ubuntu n'est pas loin derrière et s'inspire clairement et avec intelligence des stratégies Mozilla. On notera d'ailleurs que l'objectif de la distribution Ubuntu est très similaire à celui de la fondation Mozilla, combattre les monopoles propriétaires et créer du logiciel libre utilisable et utilisé par monsieur et madame tout le monde.

D'autres canaux de distribution sont possibles, les versions portables de Firefox/Thunderbird sur des clefs USB comme U3 ou la Framakey sont un nouveau canal de distribution pour le libre. Le déploiement en entreprise est aussi un autre vecteur de diffusion (et a l'avantage de faire vivre des SSLL pour gérer ça). Mozilla en tant que plateforme peut aussi être un vecteur d'introduction dans les intranets. Je pense aussi que le gain de parts de marché nous donnera un jour accès au marché OEM des constructeurs de PC, même si dans ce domaine les choses sont plus difficiles car les constructeurs sont en général dépendants de Microsoft.

Actuellement, tous les efforts du projets visent d'une part à faire disparaître les facteurs limitatifs afin de maximiser l'efficacité de nos canaux traditionnels et d'autre part, découvrir de nouveaux canaux de distribution pour atteindre ceux qui n'ont jamais entendu parler de Firefox. La fenêtre d'opportunité est étroite, IE7 et Vista viennent de sortir et nombreux découvrent ou redécouvrent qu'il est possible de changer de système d'exploitation et de navigateur. N'oublions pas que la grande majorité des internautes actuels se sont mis à l'informatique depuis la sortie de Windows XP et IE6, ils n'ont jamais connu autre chose et réellement pensé à l'après XP.

Je pense que le libre a une période de 1 an à 2 ans maximum pour atteindre une masse critique visible auprès du grand public. Passé la migration de XP à Vista il sera plus difficile de gagner des parts de marché et d'imposer le libre comme une alternative crédible au propriétaire. La multiplication des canaux de distribution pour le libre est donc une des clefs de son avenir en tant qu'alternative crédible au monopole propriétaire actuel.